Pays aux multiples contrastes :
Dès la sortie du bateau à Ceuta et lorsqu'on prend la direction Tétouan-Rabat, tous les contrastes faisant une des particularités du Maroc s'offrent à nos yeux. Après la route côtière bordée d'hôtels luxueux, nous traversons un plateau désertique aux habitations très rudimentaires, souvent des cabanes en terre recouvertes de paille et de boue, des villages où la mosquée semble être la seule construction solide. Puis ,surprise ! Dans ce milieu aride, un oued immense totalement inconnu des promoteurs touristiques et autres. Dès qu'on se rapproche de l'Atlantique , nouveau décor : plaines irriguées; beaucoup de monde dans les champs regorgeant de pastèques et de tomates; quelques belles maisons notamment à Rabat; et pour nous reposer d'une route tortueuse, l'autoroute et ses aires aménagées à l'européenne (en supplément un lieu de prière).
Aux paysages variés s'ajoutent des conditions de vie très opposées : Sur la route il est très fréquent de croiser des mercédès et des ânes. Cet animal docile et robuste semble être le seul moyen de locomotion de la grande majorité des marocains vivant à la campagne. L'âne : moyen pour se déplacer, mais également pour survivre car il peut rapporter les bidons d'eau puisés à des kilomètres du village. Il n'est pas rare de rencontrer un enfant de moins de 10 ans se promener avec son âne(éléments rapportés lors du trajet Fès-Marrakech). A côté d'une fraction très réduite de riches marocains vivant du tourisme et d'autres produits, beaucoup de misère dans les campagnes : de nombreux enfants et adultes vendent des fruits de cactus au bord de la route ou font coucou pour demander quelques dirhams; beaucoup d'hommes en âge de travailler assis au bord de la route ou sous un arbre, qu'attendent-ils?; d'autres se contentent de garder une dizaine de moutons et de chèvres dans un champ grillé par la sécheresse.
Ces quelques propos peut-être un peu noirs ne doivent pas nous faire oublier que le Maroc est un très beau pays ensoleillé, où le marchandage est roi, le dépaysement est assuré,
et où le français est le bienvenu .

1ère nuit : arrêt sur l'autoroute au sud de Tarragone à l'aire de l'Hospitalet. Un conseil : s'arrêter le samedi sur le parking camion , l'aire est assez tranquille.

2e nuit : arrêt à Grenade sur la zone de service km 240 en direction de Malaga. L'aire est un peu bruyante, mais supportable pour une nuit. Pour se rendre au village tout proche Albolote (supermarché dans le centre), contourner la station service de l'aire par la gauche, prendre un chemin de terre et remonter sur le pont de l'autoroute. Le village est à 300m.

Algéciras : nous n'avions pas réservé pour la traversée Algéciras-Ceuta. Pas de problème. Nécessité de négocier les prix car la concurrence est forte entre les différents organismes:on est déjà dans l'ambiance marocaine. Intéressant de prendre le billet aller-retour car les vendeurs nous font une grosse réduction. Liaisons avec Ceuta toutes les heures.Prévoir une heure pour l'embarquement, le voyage et le débarquement.Remarquer pendant le voyage la pointe de Gibraltar.

Arrivée à Ceuta : pas de contrôle réel à la sortie du bateau car Ceuta est une enclave espagnole. Contrairement à ce que certains guides disent, il vaut mieux attendre le Maroc et non Ceuta pour faire le plein d'essence.
Douane marocaine : Attention ! une nuée de marocains se jettent sur vous pour vous aider à remplir les papiers pour la douane. Ils vous proposent même des fiches qu'ils ont récupérées auprès des douanes. Refusez leur offre en disant que vous avez déjà rempli tous les formulaires.
La démarche est simple : vous passez devant un des nombreux guichets de la douane pour remplir une fiche par personne, faire tamponner les passeports, pour les visas; vous allez dans le bureau destiné aux véhicules; vous pouvez échanger 40 euros contre des dirhams. Quand vous vous dirigez vers la sortie, ne soyez pas surpris si 4 douaniers vous demandent successivement les mêmes documents.
Et bonne route pour le Maroc où vous allez longer le bord de mer, rencontrer tout d'abord beaucoup de gens à pied,des ânes et des voitures.

Arrêt pour la nuit à Martil, station balnéaire près de Tétouan, et située à une trentaine de kilomètres de Ceuta.Possibilité de prendre de l'argent à la Bmce, de faire les courses dans le centre de la ville (petit marché de fruits et légumes).
Le camping Al-Boustan est à conseiller : calme, propre, ombragé, bien équipé, situé à 200 m de la plage.Mais attention, surveiller le sol car au premier emplacement proposé, on s'est ensablé!. Pour trouver l'entrée (pas facile la 1ère fois), quand on vient de Ceuta, passer devant la fête foraine, longer la mer pendant 400 m,et tourner à droite entre 2 immeubles . Le camping est à 100m.

L'autoroute relie Rabat à Meknès. Mais on peut prendre la route adjacente et retrouver les vendeurs de fruits de cactus.
Pour dormir, le camping Agdane est la bonne formule car il est situé près du palais royal. Sur le guide du routard il est signalé ombragé. En réalité les arbres ont été taillés!. Malgré cela il est tout à fait correct, calme. Seuls les sanitaires hommes étaient ouverts lors de notre passage en juillet!.Pour accéder au camping, prendre la direction palais royal, puis tourner à gauche avant le grenier à grain Héri-es-Souani. Le camping étant à environ 2 kms du centre, prendre un petit taxi si on est allergique à la marche.

A voir : le grenier à grain situé à 50 m du camping, un peu décevant. De plus on s'est fait attraper par un faux guide pour qui 10 dh de pourboire n'était pas suffisant!Après avoir longé les remparts de la ville impériale, on accède au mausolée de Maulay Ismaïl qu'il faut voir absolument car c'est la seule mosquée accessible aux non-musulmans. De plus l'imman est très sympathique et courtois.Rendez-vous à la très belle porte Bâb Mansour et sa grande place très animée le soir. Puis allez à la médina pour découvrir des magasins d'épices et autres. Méfiez-vous, certains rabatteurs vous proposent de vous emmener dans des coopératives de tapis berbères. Dites non tout de suite car ils sont très insistants. Si vous êtes intéressés par les tapis, allez voir plus tard ces coopératives sans guide.Le musée Dar Jamaï réputé être le plus beau musée des traditions du Maroc est un peu décevant

Pour manger pas cher, le restaurant économique situé près de la grande porte Bâb Mansour vous propose un tagine à 30 dh.

Départ le lendemain matin pour Rabat. La route est longue et sinueuse. Comme je l'ai signalé dans mon avant-propos, sur cette route on rencontre une grande variété de paysages, des zones assez riches et d'autres très pauvres.

Arrêt à Rabat au camping de Salé : près de la plage, à 1km de Rabat, calme, spacieux. L'accueil est chaleureux. Un seul arbre cependant. Les sanitaires sont insuffisants.
Pour les campings-car, une bouche d'égoûts pour les wc chimiques est située près des bacs à vaisselle.

Pour les amateurs de vieilles pierres le détour par Volubilis est indispensable. Cette ville d'époque romaine similaire à Pompéi a bien résisté au temps.On découvre les bâtiments fondamentaux de l'époque : la basilique, le capitole, l'arc de triomphe, la porte de Tanger, les pressoirs à huile... Vous pouvez apercevoir la ville sainte Moulay-Idriss.
Prévoyez une casquette et de l'eau car il y fait très chaud. Dispensez vous des guides de l'entrée si vous avez des livres tels le guide du routard, lonely planet, le guide Michelin.
Volubilis étant à une trentaine de kilomètres de Meknès, vous pouvez atteindre Fès en fin de journée, car il n'y a que des vieilles pierres à Volubilis!

Pour se rendre de Salé à Rabat, prendre les barques qui traversent le fleuve: coût 1,5 dirham par personne (15 centimes d'euros!).

A voir : la médina qui n'est pas aussi typique que celle de Fès mais qui est intéressante pour une première approche du marchandage. De plus on n'est pas harcelé par des guides; la kasbah avec ses maisons blanches et bleues, mais aussi ses faux guides; la tour Hassan n'a rien de particulier.

Pour manger, un restaurant populaire, très bon et pas cher (pour 18 dh vous sortez "calés")qui ne figure sur aucun guide et que je conseille : le restaurant n°215 de la rue Mohammed V (dans la médina). Attention pour le retour, les barques s'arrêtent à 19h. Vous pouvez prendre un grand taxi pour 5 personnes moyennant 30 dh.

Fès- Marrakech : 500 kms de nationale. Une route qui traverse des paysages très variés : des zones quasi désertiques, des montagnes, des plaines vertes et irriguées; des villes luxueuses comme Ifrane, Khénifra; et beaucoup de maisons en terre, témoignage d'une certaine pauvreté de la population rurale.

Le camping international de Marrakech est vraiment à déconseiller:: sanitaires déplorables et inexistants, personne. Seul un gardien parlant seulement l'arabe surveille le camping.
Marrakech nous a beaucoup déçu. Peu de choses culturellement. L'accueil n'est pas aussi chaleureux qu'à Fès.

A voir : le minaret de la Koutoubia, le palais El-Badi dont il ne reste pas grand chose, les tombeaux saadiens superbes, et la place Jemaa-el-Fna avec ses animations, ses vendeurs d'oranges. Si vous voulez vous arrêter un instant devant une animation ou prendre une photo d'un groupe , attention, prévoyez la pièce car ils vont se jeter sur vous pour vous la réclamer. Après Fès, la médina de Marrakech est décevante. Les prix sont globalement plus élevés que dans les autres villes, et notamment le taxi (100 dh pour retourner au camping).

Pour manger, les restaurants recommandés par le guide du routard "chez Chegrouni" et "la lune d'or"sont tout à fait corrects.
Un tuyau pour stationner en camping-car près du centre de Marrakech : aller au supermarché Marjane, route de Casablanca. Le parking est gratuit et surveillé.
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175 kms séparent Marrakech d'Essaouira. Après avoir traversé de grandes plaines désertiques et très ventées, des petits villages entourés de murs pour apparemment se protéger du vent, nous atteignons Essaouira, très joli village en bord de mer.

Pour la première fois au Maroc nous dormons sur un parking près de la plage, à 500m du port pour 20 dh(le parking du port étant interdit la nuit aux campings-car). Réclamer le ticket du parking car le nouveau gardien vous le réclame le lendemain matin.

A voir : sa grande plage, malheureusement très ventée, attirant de nombreux surfeurs.Question baignade, si vous craignez l'eau froide, vous ne dépasserez pas les genoux !. Le port est absolument à voir avec sa construction navale à l'ancienne, ses bateaux de pêche, la criée du matin. Le soir, vous pouvez flâner dans les rues de la vieille ville. Par contre vous ne pourrez pas aussi bien marchander qu'à Fès.
Le restaurant Laâyoune recommandé par le guide du routard vous propose des menus à 58 dh, 68 dh copieux et bons.

Comme il fait froid à Essaouira et qu'il n'est pas possible de se baigner, nous décidons de regagner la méditerranée et de se rapprocher de Ceuta, notre lieu d'embarquement.
Dure journée de voyage car 750 kms de route nous attendent pour rejoindre Martil. Sur notre chemin nous retrouvons nos vendeurs de fruits de cactus, mais également de raisins et même de pintades.

Martil est notre première et dernière étape au Maroc. Même si les promoteurs sont bien implantés, cette station balnéaire est encore à l'échelle humaine.
La plage est proche du camping Al-Boustan, elle n'est pas bondée, et l'eau est chaude. Pas de défilé de marchands de glace, mais des vendeurs d'escargots, de bols de pois chiches, de nougats,de chichis et de pépites .

Le retour se fait sans problème en 2 jours. A la frontière, les douaniers se contentent de jeter un coup d'oeil rapide sur les coffres extérieurs et le moteur. Notre départ étant un jeudi, la douane était déserte.

Pour la nuit, arrêt en Espagne sur une aire d'autoroute située au nord de Valencia.

Retour à Clermont-Ferrand par l'A 75 et Milhaud. Un conseil : au lieu de payer le viaduc , prenez la sortie Milhaud centre, faites le plein d'essence et quelques courses au supermarché qui est sur la route, puis regagnez l'autoroute qui est à 3 kms.
L'aire de la Lozère située sur l'A 75 est un coin idéal et reposant pour ceux qui ont encore beaucoup de route à faire.
En ce qui nous concerne, on est près du but.
Notre arrivée a eu lieu en fin de soirée, dans la bonne humeur.

Enfin prêts pour nettoyer le camping-car et rêver à nos prochaines escapades.

Pendant notre séjour à Fès nous avons stationné au camping du Diamant vert. Difficile à trouver : quand on arrive à Fès, prendre la direction Rabat ,suivre la même voie que le camping international, puis demander aux policiers. ils connaissent. Attention! A l'entrée de Fès des rabatteurs vous disent que le camping du Diamant vert n'existe plus, qu'il n'y a plus que le camping international. Ils vous proposent de vous accompagner à ce camping. Ne les suivez pas car c'est faux. Le camping du Diamant vert existe bel et bien. Il est situé dans la banlieue de Fès appelée le Diamant vert, à l'intérieur d'un complexe touristique composé de plusieurs piscines, jeux d'enfants, pistes de danse, restaurant. Un conseil : se garer près de l'entrée, sous les eucalyptus et à côté d'un petit ruisseau. L'endroit est idyllique. Eviter également les faux guides situés à l'entrée du camping.

Pour se rendre à Fès : soit le grand taxi, soit le bus. Nous avons opté pour le bus qu'il faut prendre devant le complexe touristique, s'arrêter dans la ville nouvelle à la place de Florence, prendre une correspondance, le bus n°9 en direction de la médina.Attention pour le retour, le dernier bus qui part de la place de Florence pour le camping est le n°17 et le dernier est à 20h. Demander l'arrêt du camping au chauffeur car ce n'est pas le terminus. Si vous voulez flâner le soir à Fès, vous avez la solution du grand taxi pour 50 dh.

A voir : le plus intéressant est concentré dans la vieille ville et notamment dans la médina. Contrairement aux idées reçues il n'est pas utile d'avoir un guide pour visiter la médina. Nous avons pris le risque de nous débrouiller tout seuls, on en est ressortis vivant !. Auparavant il faut bien connaître le plan de la médina, demander son chemin soit à un policier, un couple d'adultes, soit à une personne âgée et ne jamais s'arrêter trop longtemps pour consulter la carte, sinon un jeune marocain viendra vous proposer ses services. Pour visiter sans ennui la vieille ville, franchir la porte Boujéloud, on est dans la médina, prendre la petite rue de droite appelée le petit Talâa. La medersa Bou Inania située dans cette rue est vraiment à voir. De plus un guide officiel vous donne gratuitement toutes les explications sur cet internat religieux qui sert également de mosquée. Après avoir parcouru le petit Talâa vous pouvez bifurquer à gauche et flâner sur le grand Talâa. Cette rue se termine sur la porte Boujéloud, votre point de départ. Pour vos emplettes au Maroc, c'est à Fès qu'il faut les faire. Si on vient sans guide, les commerçants vous font déjà le prix marocain, et vous pouvez encore marchander car c'est la coutume. Quelques exemples d'achats, je pense, bien négociés : 5 grands narguilés pour 800 dh, une darbouka métallique à 200 dh, un bendir à 50 dh.

Pour manger, les restaurants situés près de la porte Boujeloud sont tout à fait corrects . Choisissez un restaurant à étage pour contempler les toits de la médina. Ca vaut le coup d'oeil !